Extrait des
"ARCHIVES HISTORIQUES ET ECCLESIASTIQUES DE
LA PICARDIE ET DE L'ARTOIS"
ROGER - 1842
Ce texte n'est que remis en forme et présente des erreurs (Il est maintenant établi que Bragaw ne
correspond pas à Montreuil-sur-Mer, ....)
Le préambule de la charte communale que Philippe-Auguste concéda aux bourgeois de
Montreuil, en 1188, indique que les habitants étaient depuis longtemps en possession d'une coutume et de divers
privilèges. De plus, un acte de donation constate qu'en 1144 Montreuil avait déjà son maïeur et son argentier. La donation dont il s'agit fut faite à l'abbaye de Valoires par le châtelain Guillaume, dans la maison de pierre (in domo petrina) d'un bourgeois nommé Wascelin ; Guillaume la confirma ensuite dans sa maison de bois ( in domo lignea )
en présence de dix-sept chevaliers, moines ou bourgeois de Montreuil. Enguerrand, le maïeur (majore), et Eustache,
l'argentier (monetario), figurent parmi les témoins.
La charte de Philippe-Auguste déclare que les forfaits autrefois commis par les habitants
seront mis en oubli ; mais on ignore les circonstances auxquelles ce pardon s'appliquait. Quelques historiens ont
conjecturé que la commune dut s'établir à Montreuil par insurrection et que Philippe-Auguste voulut légitimer par
une charte l'émancipation qui s'était accomplie au mépris de son autorité. La donation de 1144, qui date des
premières années du règne de Louis-le-Jeune, doit suffire pour démontrer que cette assertion est sans valeur.
L'histoire parle peu de Montreuil pendant les temps qui précédèrent 1188. Les forfaits que la
Charte Royale rappelle pouvaient être de toute nature. Peut-être les habitants avaient-ils méconnu le pouvoir royal!
Peut-être commirent-ils des désordres pour se soustraire aux taxes seigneuriales ou aux exigences du clergé. La charte dit formellement que la commune n'a été concédée par le prince que sous la réserve expresse du droit de l'Église et de celui des chevaliers.
NOTIONS HISTORIQUES SUR MONTREUIL.
— 55 ans environ avant l'ère chrétienne. Les Romains s'emparent du château de Montreuil et s'y
établissent. On l'appelait d'abord Bragaw ; il eut plus tard le nom de Wimax.
— Vers 680. St-Salve, évêque d'Amiens, fonde un monastère à Montreuil et y meurt en 689.
— 834. Erection de ce monastère en abbaye. (Voir le Ier volume, page 162.)
— Vers 850. Helgaud, comte de Boulogne, agrandit et fortifie Montreuil.
— 879. Les Normands tentent vainement de s'emparer de Montreuil.
— 942. Montreuil, dépendance des comtes de Ponthieu, tombe au pouvoir d'Arnoul, comte de Flandre.
— 943. Herluin, comte de Ponthien et de Montreuil, recouvre cette ville avec l'aide du duc de Normandie, son allié.
— 949. Montreuil retombe au pouvoir d' Arnoul.
— 966. Montreuil reconnaît de nouveau l'autorité des comtes de Ponthieu.
— 1030. Les religieuses de l'abbaye de Sainte-Austreberte s'établissent à Montreuil.
—1091. La reine Berthe, répudiée par Philippe Ier, est enfermée dans le château de Montreuil.
— 1188. Philippe-Auguste concède aux habitants une charte communale.
—1200. Fondation de l'hôtel-Dieu.
—1210. Gauthier de Maintenay fonde l'hôpital de Montreuil.
— 1278. Fondation du couvent des Carmes.
— 1346. Edouard III d'Angleterre brûle les faubourgs de Montreuil après la bataille de Crécy.
— 1435. On dépose dans une châsse d'argent les restes vénérés de St-Wulphi, curé de Rue, mort en 756. Ces
reliques furent portées à Montreuil au IXe siècle pour les soustraire aux profanations des Normands qui désolaient
la Picardie.
— 1457. Établissement des Soeurs-Grises.
— 1480. Louis XI autorise les habitants de Montreuil à imposer des droits sur les marchandises vendues dans leur
ville et dans la banlieue.
— 1537. Montreuil est assiégé et pris par les Impériaux sous les ordres des comtes de Bures et de Roeux.
— 1544. Les Français avaient repris Montreuil. Le duc de Norfolk vint l'assiéger avec une armée anglaise.
Montreuil fut défendu par le maréchal Dubiez.
— 1567. Rédaction des coutumes de la prévôté de Montreuil.
— 1576. Mort de Denys Lambin, commentateur de Plante, né à Montreuil.
— 1588. Désordres à Montreuil à l'occasion de la Ligue.
— 1590.Démolition du couvent des carmes.
— 1594. Montreuil reconnaît l'autorité d'Henri IV.
— 1624. Fondation du couvent des Capucins.
— 1634. François Lefebvre de Caumartin, évêque d'Àmiens, ayant accordé à la ville de Rue une partie des
reliques de St-Wulphi, le peuple de Montreuil commet des désordres. L'autorité de l'évêque est méconnue; ce
prélat met la ville en interdit. " Le lieutenant-général " de Montreuil, les maire et échevins présentèrent requête en
cour pour faire lever cet interdit ; nais le roi indigné de tels méfaits envoya le sieur de Miromesnil, maître des requêtes, afin d'en informer des plus coupables et en juger conjointement avec le présidial d'Abbeville, lesquels rendirent une sentence condamnant six habitants de Montreuil à être pendus en effigie ; deux autres à être bannis pour cinq ans ; et quatorze pour un an. Mais M. de Caumartin plein de charité envers ceux qui l'avaient maltraité fit commuer le tout en une amende générale de 4600 livres pour être distribuée selon ses ordres; elle fut payée incontinent et l'interdit fut levé. " (Histoire des évêques d'Amiens pars J. B. M. D. S.)
— 1642. Charles de Lannoy, gouverneur de Montreuil, fonde l'Hôpital des Orphelins.
—1665. Réunion définitive de Montreuil à la Couronne de France.
— 1737. Établissement des écoles des Soeurs de la Providence. —Montreuil avait autrefois une collégiale sous le
titre de Saint-Firmin Martyr, fondée au XIIe siècle par Thibaut d'Heilly, évêque dAmiens; six paroisses
Saint-Firmin Martyr, Notre-Dame, Saint-Valois, Saint-Pierre, Saint-Josse-au-Val, Saint-Jacques; un état-major
pour la citadelle, élevée par les ordres de Vauban; une juridiction des traites; et trois compagnies privilégiées d'arbalétriers, d'archers et d'arquebusiers. |
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