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Extrait des Dossiers Historiques et Archéologiques, 3ème trimestre 1975, p. 3-10. Les Amis du Passé, des sites et de la
Culture, Berck-sur-Mer.

Remis au format texte et en page par Daniel PITON pour le site internet http://docmontreuil.free.fr

DÉSIGNATION DES DÉPUTÉS DU BAILLIAGE DE MONTREUIL
POUR LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE 1789


1°/ - Formalités et conflits préliminaires

Devant les difficultés croissantes de la monarchie, le roi Louis XVI avait signé le 24 janvier 1789 une lettre
royale convoquant les états généraux du royaume à Versailles le 27 avril 1789. Le 17 février 1789, une ordonnance
du bailli (d'Amiens) porta publication de la lettre royale et du règlement annexé. Aussitôt, Jean-Baptiste-Jacques
Poultier, lieutenant général du bailliage de Montreuil (qui ne possédait pas de bailli particulier) fit lire, publier, afficher
« tant aux prônes des messes paroissiales qu'aux portes de toutes les églises du ressort la lettre du roi et le règlement
annexé ».

Les sieurs Bellart et Godefroy, huissiers au siège du bailliage de Montreuil, furent lancés sur les routes et les
chemins de la région. Poultier les envoya notifier -les 23, 24, 25, 26, 27 & 28 février 1789 et le 4 mars- des exploits
assignant pour le 16 mars 1789, à huit heures du matin, en l'église des Carmes de Montreuil, les membres du clergé et
de la noblesse du bailliage.

Ces assignations concernaient : « Les Evêques, Abbés séculiers et réguliers, Chapitres & corps &
communautés ecclésiastiques rentés réguliers etséculiers des deux sexes, les prieurs, les curés, les commendataires
et généralement tous les bénéficiers ; les ducs et pairs, marquis, comtes, barons, châtelains et généralement tous les
nobles possédant fiefs dans l'étendue du bailliage au principal manoir de leurs bénéfices ou fiefs ; tous les autres
ecclésiastiques engagés dans les ordres ; non possédant fiefs, ayant la noblesse acquise et transmissible, âgés de
vingt-cinq ans, nés français ou naturalisés, domiciliés dans l'étendue du bailliage I ».

D' autres exploits, notifiés parles deux mêmes Bellart et Crodeflroy, les 23, 24, 25, 26, 27 & 28 février,
concernaient toutes les communautés du Tiers État du ressort. L' assignation fut faîte au do­micile du syndic de leurs
municipalités .

Ces convocations engendrèrent maints conflits, le plus grave rallumant la vieille querelle relativeaux
ressorts Respectifs des bailliages d'Ardres et de Montreuil. La contestation portait sur une partie du comté de
Guines, dont la ville d'Ardres elle-même. En avril 1788, M. de Lamoignon, Garde des Sceaux, adressait encore
à l' intention de l'Intendant de Picardie des instructions pour diligenter une enquête fixant les limites des bailliages
de Montreuil et d'Ardres. A la suite de quoi, Duflos, subdélégué à Calais, rédigea un mémoire sur la question, qu'il
expédia le 26 septembre 1788 à l'Intendant d'Amiens. L'affaire dormait toujours dans les bureaux lors de la
convocation des trois ordres en 1789.

D'autres litiges se réduisaient à de minces querelles de préséance ou de procédure. Ainsi, l'abbé de St-Saulve
prétendait présider l'assemblée du clergé. Sollicité, le Garde des Sceaux opposa un refus très sec. Citons aussi : « le
procureur du roi doit-il se retirer après la prestation de serment des députés ? » (Réponse : « il doit rester ») ; « le
président du Tiers-Etat a t-il voix active pour nommer les députés aux États généraux ? » (Réponse : oui »).

Le procureur du roi n'était autre que Maître François-Marie-Grégoire Hacot-Duviolier, sieur du Hamelet,
Arseline, etc... donc en fait un homme solidaire de la bonne bourgeoisie judiciaire.
Les deux dernières contestations concernaient, en dernière analyse, le rôle du Tiers Etat. La prétention de Saint
Saulve reflète les tentatives des anciennes grandes abbayes pour profiter encore de leurs vieux privilèges .
Quant au conflit séculaire portant sur les ressorts respectifs des bailliages de Montreuil et d'Ardres, il entre
dans le Cadre d'une étudeen cours sur les fluctuations historiques des li­mites des dits bailliages ainsi que de
celui de Waben..
Aussi, de propos délibéré, nous n'énumérerons pas ici tous les ressortissants théoriques du bailliage de
Montreuil en 1789.
Nous mentionnerons seulement les présents, représentés et nominalement déclarés défaillants le 16 mars 1789.

II°) Les représentants locaux du Tiers-État

La commune de Montreuil fut représentée par MM Joseph-François-Nicolas Hacot, conseiller du Roiet
Lieutenant général criminel du bailliage. Jean-François-Emmanuel Baillon, bailli de Waben. François Boitel, notaire.
Jean-Baptiste-François Henneguier. Louis­-François Havet, négociant et vice-consul d'Espagne. C1aude-Marie Hacot,
ancien échevin decette ville. Tous les six « demeurant en cette ville » appartenaient à la bonne bourgeoisie
locale. Montreuil comptait 945 feux (N.B. : - Par « feu » : 5 personnes), en incluant quelques maisons du hameau de
la Magdelaine.
- La communauté d'Alquines, représentée par Pierre-Marie Baude et Jacques Dusautoir, comprenait 176 feux.
- La communauté de Dominois, représentée par Gille Tétart et Pierre-Fançois Blondel, 38 feux.
- La communauté d'Argoules, par Antoine-François Tilloloy & Michel Beaurain, 162 feux.
- Celle de Beaumery et Saint-Martin, par Augustin Lévêque & Norbert Lansoy, 45 feux.
- Celle de Berck, représentée par Josse Macquet et François Hagneré, comprenait 180 feux .
- Celle de Boisjean, par Pierre Le Brun et Jean-Baptiste Liévin Gatoux, 92 feux.
- Celle de Brimeux, par François Daullé et Jacque Riquier, 137 feux.
- Celle de Buire-le-Sec, par Jean Cailleux et Adrien Houbron, 135 feux.
- Celle de Calloterie (sic) ,par Claude-Etienne-Firmin de Lenclos et Jacques Labbé, 42 feux.
- Celle du Loquin, par Pierre Convois et Philippe Clepet, 50 feux.
- Celle de Campigneulles-les-Grandes, par Jean-Baptiste Henry et Sébastien Prevot , 32 feux.
- Celle de Campigneulles-les-Petites, par Hubert Doremus et François Wezelier, 40 feux.
- Celle de Dompierre-sur-Authye, par François Caron et Adrien Pointier, 204 feux.
- Celle d'Escuire, représentée par François Monnet Jean-Baptiste Morand, 115 feux.
- Celle de Grosfliers ,représentée par Louis-René Béguin et Louis-François-Joseph Loqueville, comprenait 70
feux.
- Celle de l'Epine, par Claude-Antoine-Joachim Pecquet et François Gatoux, 120 feux.
- Celle de l'Epinoy, par Charles-François Brasseur & Henry­-Joseph Lens, 55 feux.
- Celle de Maintenay, par Adrien Bequelin et Pierre Rivet, totalisant 36 feux.
- La communauté de Merlimont, représentée par Louis-Marie Lafillé et Charles La Croix, totalisant 96 feux.

- Celle de Romont & Roussent, par Honoré de Villiers et Antoine Le Borgne, 46 feux.
- Celle de Saint-Aubin, par Charles-Robert-Remy-Thomas Poultier et Jean Bourgeois, 30 feux.
- Celle de Saint-Josse, par Claude-Nicolas-Remy Poultier, avocat , et Pierre Dusannier, 88 feux.
- Celle de Sorrus, par Nicolas Fauvel et Pierre-Josse Dumont, 87 feux.
- Celle de Verton, par Claude Barré, notaire, Jean-Louis Fréville et Célestin Girandon ,230 feux.
- Celle de Vron, par Jacques Petit, Ferdinand Pille et François Noël, 220 feux.
- Celle de Wailly, par Pierre Vallet et Antoine Bloquel, 48 feux.
- Celle de Valloire et Préaux, par François Harlé et Louis Riquier de Tuncq, 35 feux.

La communauté de Nampont-Saint-Firmin fut défaillante, comme celle de Rebergue, qui comptait 32 feux.
Plus loin, nous donnerons les défaillants (Tiers-Clergé-Noblesse) de l'Ardresis.

Précisons que Tilloloy & Beaurain, représentants d'Argou­les et Petit-Chemin, furent déclarés défaillants le 16
mars. Ils ne se présentèrent que le 19, invoquèrent de vagues empêchements. Une fois le défaut déjà prononcé contre
eux levé, ils prêtèrent à retardement le serment déjà exigé de chaque délégué, et se joignirent à leur ordre.

III°) Les représentants du clergé

- MM : Louis Quenu, doyen du chapitre de St-Firmin de Montreuil, au nom et comme représentant les
chanoines dudit chapitre.
- Melchior-François de Malvoisin, abbé commandataire de l'abbaye royale de Saint-Saulve, représenté par
Charles-Valery-Gabriel de Raveneau, licencié-és-lois, prévôt et chanoine d'Autun, vicaire général d'Orléans, prieur du
prieuré royal de Maintenay.
- Les Dames abbesse et religieuses de l'abbaye royale de Sainte-Austreberthe, représentée par Charles-Louis-
François-Noël Maury, chanoine de la collégiale de Saint-Firmin et directeur des dites dames religieuses, porteur de
leur acte capitulaire.
- Frère Pierre Fouquet, prieur de l'abbaye royale de St-Saulve, représentant en vertu d'un acte capitulaire, les
religieux de la dite abbaye. Charles-Valery-Gabriel de Raveneau de Mirbonne (déjà mentionné ci-dessus), prieur du
prieuré de Maintenay . Michel-Hermene­gilde de Curières-Castelnau, abbé de l'abbaye
royale de St-Josse-sur Mer,
représenté par Charles-Valery-Gabriel de Raveneau de Mirbonne
, prieur du prieuré de Maintenay (qui cumulait les
mandats).
- Pierre-Toussaint Bultel, l'un des curés de la paroisse de Notre-Dame de Montreuil, représenté par Charles-
M. -Jean-Baptiste Godefroy, aussi curé de ladite paroisse. Ledit Jean-Baptiste Godefroy second curé de ladite
paroisse. Louis Quenu, curé de l'église Saint-Firmin et doyen du chapitre. Jean-Baptiste Havet, curé de l'église de St-
Vallois. Pierre-Jacques-Grégoire Delannoy, curé de l'église de St Pierre dudit
Montreuil. Charles-Antoine Poultier,
curé de St-Jacques (à Montreuil) et de Campigneulles-les-Petites. Antoine Dubocquet, curé de Saint-Josse-au-Val
(ville basse dudit Montreuil).
-Alexandre-Joseph-Marie-Alix de Chalabre, évêque de St-­Omer, seigneur en partie d'Alquines, représenté par
Jacques-Firmin Dubocquet, prêtre, chanoine de la collégiale de Saint-Firmin.
- François-Joseph-Gaston de Partz de Pressy, évêque de Bou­logne , aussi seigneur en partie dudit Alquines,
représenté par Charles Louis-François-Noël Maury, prêtre chanoine de la dite collégiale de Saint-Firmin .
- Jacques-Charles Molleux, curé de la paroisse d'Alquines et du Loquin.
- Louis-Joseph Lecuyer, curé de Berk. (s'agit-il de Berck­-sur-Mer, dont le desservant attesté par les registres
paroissiaux de l'époque était Norbert Daveluy d'ailleurs mentionné en tant que tel à la fin de la présente liste de
représentants du clergé ? Ou bien de Berck en Campagne dans l'Ardresis, localité située aussidans le ressort
théorique du bailliage de Montreuil ? ).
- Les religieux de l'abbaye de Saint-André, seigneurs de Bignopré, représentés par frère Bocquet, procureur de
la dite abbaye.
- Jean Le Brun, prieur de Bignopré et Bloville.
- Nicolas Grégoire, curé du Bois-Jean. Antoine-François Font­aine, curé de Brimeux et l'Epinoy. François-
Augustin Loeuillet, prêtre curé de Buire-le-Sec, représenté par Jean-FrançoisCailleux, vicaire de Notre-Dame de
Montreuil. Antoine-Joseph Hacot, curé la Calloterie Adrien-François-Joseph Bayart , curé de Campigneulles-les-
Grandes. Charles-Etienne Brulé, curé de Dominois. Antoine-François Godquin, curé de Dompierre-sur-Authie.
Antoine-Marie-Robinet de Peignefort, curé de Groffliers , représenté par Jean-Baptiste ; Nicolas-Adrien Hochart,
vicai­re de Verton. Louis-Bernard Playoult, curé d'Ecuires. Amable-Augustin Labouré, prieur curé de l'Epine. Louis-
Joachim-Gratien Milliet d'Arvillar, abbé commandataire de l'abbaye royale de Notre-Dame de Long­villiers, en cette
qualité seigneur de l'Epine en partie, représenté par Claude Le Comte, prêtre chanoine de la collégiale de Saint-Firmin
de Montreuil. Les religieux de l'abbaye de Longvilliers, seigneurs de l'Epine représentés par frèreFrançois
Coeur-de-Roi. Jean-Baptiste Robert Haudiquier, curé de Maintenay, représenté par Charles-Antoine Poultier, curé
des paroisses de Saint-Jacques de Montreuil et de Cam­pigneulles-les-Petites. Pierre-François Fauvel, curé de
Merlimont. ­Frère Pierre Maupoint Durville, prieur du prieuré seigneurial de Ray et curé dudit lieu, représenté par
Charles-Antoine Poultier, curé de Saint-Jacques de Montreuil. François Warlusel, curé de la paroisse de Roussent,
représenté par Jean-Nicolas-François-Marie-Thimoté Hautbout, vicaire de la ville basse de Montreuil. Charles-Benoit
Gence, curé de Saint-Aubin et de Saint-Josse, représenté par Claude Le Comte, chanoine de lacollégiale de Saint-
Firmin. Jean-Baptiste-Louis Malherbe, curé de Sorrus. Les Religieux de l'abbaye de Dommartin, seigneurs de Tigny,
représentés par Henry Brasseur, prieur de leur abbaye. Nicolas Rollin, curé de Verton. Louis-Marie Maro, curé de
Wailly. Les Religieux de l'abbaye de Valoires, représentés par frère Robert, président et cellerier de la dite abbaye.
- MM. Jean-François Cailleux, vicaire de Notre-Dame de Mont­reuil. Jean-Nicolas-François-Thimoté Hautbout,
vicaire de la ville basse (de Montreuil). Norbert Daveluy, desservant de Berck. Jean-Bapti­ste Hochart, vicaire de
Verton.

Le procureur du roi constata l'absence de :
- Le curé de Conchil-Le-Temple. Le curé de Nempont-Saint ­Firmin. Le Commandeur de Loison (sur-
Créquoise), seigneur dudit Conchil. Le curé de Vron- L'abbé de Valloires- Le curé de Rebergue- Le curé de
Valloires et Préaux.
Là aussi, il faut ajouter aux défaillants les représentants du clergé de l'Ardresis que nous énumèrerons plus loin.
- Aucun des ecclésiastiques défaillants ne se présenta par la suite.

IV°) Les représentants de la noblesse.
« Pour la noblesse, comparurent : »
- MM. Jean-Marie-Denis-Hubert de la Fontaine, seigneur de Berck et Groffliers, demeurant à Verton,
représenté par Augustin de Louvel.
- Antoine-François-Marie Raoult, seigneur de Maintenay, repré­senté par son neveu, Maximilien-Guilain de
Louverval, seigneur de l'Epinoy, demeurant à Saint-Omer, représenté par Pierre-Antoine-François de la Pasture de
Verchocq.
- Louise-Melchior de Carbonnière, dame de Dompierre, Ray, Rapchy,Voisin, veuve de Charles-Louis
d'Argourge, représentée par François-Isidore Le Roy de Barde .
- Louis-François-Marie de Forceville, seigneur de Merlimont, représenté par Antoine-François-Marie,
Duquesnoy d'Ecoeuilles.
- Charles-Antoine d'Accary, seigneur de Monthuy, représenté par Hubert Regnier d'Equincourt, son oncle et
curateur..
- Eugene-Henry-Joseph Le Sergent de Lilliette, seigneur principal de Rebergue, demeurant à Saint-Omer,
représenté par François Isidore Le Roy de Barde.
- Dominique Le Noir, seigneur de Romont, représenté par Antoi­ne-François-Marie Duquesnoy d'Ecoeuilles
- Marie-Louise-Charlotte de Croeser d'Audincthun, dame du village de Saint-Aubin, représentée par
Louis-Alexandre Dutertre.
- MM. Jacques-François-Marie de Framery d'Enocq, seigneur de Sorrus, demeurant à Montreuil. François de
Bugue du Hamel, seigneur de Legard en Tigny, représenté par Dominique Dupuis de Rame. Charles-Hubert-Marie-
Gaspard de la Fontaine-Solar, seigneur de Verton, repre­senté par M. Dixmude de Montbrun demeurant à Recq.
Louis-Charles Guéroult de Boisrobert, seigneur de Voisin, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
demeurant audit Montreuil et maire de cette ville.
- Catherine-Jeanne-Jacob de Caters, veuve de François-Aleaume­-Joseph de Fontaines, seigneur de Vron,
représentée par Simon-Joseph Moullard de Torcy.
- MM. Charles de Cossette, seigneur de Wailly. Baltazard Raoult, seigneur de Maintenay. Hubert Regnier
d'Esquincourt, proprié­taire du fief de Vizemaret, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Simon-Joseph
Moullart de Torcy, propriétaire du fief d'Ardonnie en Beaumery chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Jacques-Baltazard de Relingue, chevalier de Saint-Louis. Ambroise-Gabriel de Bernes, chatelain de Longvilliers.
Augustin de Louvel de Frêne, demeurant à Ecuires. Florent de Neuville, chevalier de Saint-Luis, demeurant à
Alquines. Charles-Albert Loisel Legaucher, chevalier de Saint-Louis. Charles-François-Louis Accary de la Suze,
chevalier de Saint-Louis. Louis-Alexandre Dutertre, seigneur du fief de Cavron en Boningue. Louis-Antoine
Dixmude, chevalier de Hame, lieu­tenant pour le Roi à Montreuil. Charles-Ambroise-Marie Dutertre, chevalier de
Saint-Louis et major de cette ville (de Montreuil).
- MM. Bertrand-Joseph de La Haye, chevalier de Saint-Louis. Michel-Louis-Marie de Bernes, seigneur de la
Haye. Georges-Gabriel Voltier de Moyencourt, chevalier de Saint-Louis. Antoine-François­-Marie Duquesnoy
d'Ecoeuilles, chevalier de Saint-Louis. François-Isidore Le Roy de Barde, seigneur de Fremicourt. Barthelemy-
Jacques-Louis de Gosson, demeurant à Campigneulles. Pierre-Antoine de la Pasture de Verchocq. Marie-Antoine
Dutertre, chevalier de Saint-Louis. Charles-Benoit Dublaisel de Belle-Isle. Henri-Dominique d'Accary de la Rivière
chevalier de Saint-Louis. Charles-Henri-Louis d'Accary de Beaucorroy, seigneur de Quiévremont en Ecuire,
demeurant audit Ecuire, chevalier de Saint-Louis. Louis-Antoine Moullart de Grammoulin. Charles de la Chaussée,
ancien page du Roi. Louis-François-Joseph Moullart. André­-Hercule de Rougeat. Jean-Marie de Cossette. Mathieu-
Charles-Marie­-René de Gueroult de Boisrobert. Louis-Joseph-Félix Warnier de Wailly. Jean-Baptiste Dupuis.
François Dupuis de Champ Vallon. Charles-Florent de Neuville. Charles-Louis de Neuville, demeurant à Alquines.
Louis-­Florent de Meunier. Pierre-Augustin-Thomas de Meunier, demeurant à Rebergue. Charles-Eustache de
Neuville, sieur de Larville, demeurant à Surques.
- Anne-Jeanne-Catherine-Alix du Chêne, dame du fief de Tour­teville, situé à Sorrus, veuve de Laurent de
Mithon, seigneur d'Arse­laine, demeurant à Montreuil et représentée par Barthélemy-Jacques­-Louis de Gosson.
- Marie-Françoise-Armande de Saissevalle, dame de Blairville, veuve de Pierre-Jean-Gaspard Raoult, seigneur
de Buire, de Maintenay et de Tancarville, représentée par Louis-Antoine Dixmude, chevalier de Hame, lieutenant
pour le Roi en cette dite ville de Montreuil.
- Guilain-François de France, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine de cavalerie,
seigneur de Bertronval, de Betaucourt-sur-Mer et du fief de Fauquemberg en cette ville de Montreuil, représenté par
Charles-Albert Loisel Le Gaucher, chevalier de Saint-Louis.

Outre les nobles de l'Ardresis furent déclarés défaillants :
- Le seigneur d'Argoulle. Le seigneur de Brimeux. Le seigneur de Campigneulles-les-Grandes. Le seigneur de
Dominois. Le seigneur du Loquin. Le seigneur de Nempont-Saint-Firmin, de Saint-Martin. Le sei­gneur de Waben.
D'autres, absents en fait le 16 mars, ne se présentèrent que le 19.
Il en fut ainsi pour Louis-François-Marie de Forceville, seigneur de Merlimont et Dominique Le Noir, seigneur
de Romont. Ils expliquèrent, qu'ayant également des seigneuries en Boulonnais « ils avaient dû comparaître d'abord à
l'assemblée générale de cette séné­chaussée ». Un troisième, Claude d'Urre, demeurant à Maintenay se contenta
d'affirmer qu' il n'avait pu répondre à la convocation le 16 mars. Appuyés par le procureur du Roi, ils furent
admis à participer aux délibérations après avoir prêté le serment requis.

V°) Les défaillants de l'Ardresis
­
Il semble que la défection massive des trois ordres de l'Ardresis résulte d'un accord amiable préalable. Dans
une lettre du 13 mars 1789 adressée au Garde des Sceaux par le Lieutenant général du bailliage de Montreuil, on
relève ceci : « L'honneur de votre lettre du cinq mars m'a fait connaître la décision intervenue entre Montreuil et
Ardres relative aux réclamations de ressort ; je m'y conforme avec respect. »
Lors de la séance du 16 mars, la même présomption se dégage de la forme de la prise de défaut contre les
absents de l'Ardresis : « ..attendu que Sa Majesté avait annexé toute cette partie de juridiction (c'est à dire
l'Ardresis), comme bailliage secondaire, à la juridiction de Calais. Le siège de Montreuil demeurera donc réservé dans
tous ces droits sur cette partie de son ressort, conformément aux dispositions de l'article 50 du règlement de Sa
Majesté du 24 ­janvier dernier ». En fait, le roi avait bel et bien placé l'Ardresis sous la juridiction de Calais, et
Montreuil réservait seulement des droits sans grand fondement.
Ne se présentèrent donc pas à Montreuil le 16 mars 1789 :
- La ville d'Ardres et sa banlieue. Les seigneurs bénéficiaires, curés et communautés (les trois ordres)
d'Allembon, d'Amplemont, d'Autigue, de Boningue, de Bouquehaut , de Bouvelingheu, de Brême, de Courteboune , de
Crezeque, de Dypenda, Destiembeq, Frelinghen, Hermelinghen, Hocquinghen, Houdrecontre, Landrethun, Licques,
Louches, Nielles, Rodelinghen, Sanghan, Septfontaines et de Surques.

VI°) L'ordre des travaux

La lettre royale du 24 janvier 1789 précisait que les trois ordres étaient convoqués pour « conférer et
communiquer ensemble tant des remontrances, plaintes, doléances que des moyens et avis qu'ils avaient à proposer
en assemblée générale des états du Royaume pour saplus grande prospérité ». Leur mission consistait en outre à «
dresser leurs cahiers (de doléances), élire des députés pour repré­senter les trois états du bailliage (de Montreuil) aux
états Géné­raux du royaume ».
Avant le16 mars, les diverses communautés du Tiers Etat s'étaient réunies (le plus souvent dans l'église) afin
de rédiger les cahiers de doléances locaux et de nommer les députés à envoyer à Montreuil.
Le 16 mars 1789 à 8 heures du matin, les députés des trois ordresse réunirent donc en l'église des Carmes de
Montreuil.
Tous déposèrent sur le bureau du bailliage les actes de leur nomination. Les pouvoirs et les droits furent
vérifiés. Le procureur du Roi, Hacot-Duviollier , donna acte de leur présence aux comparants et « prit défaut contre
les défaillants ».
Les députés du Tiers déposèrent aussi sur la bureau les cahiers de leur commune.
Puis, le lieutenant général, Poultier, fit prêter à tous serment de « bien et fidèlement procéder à la rédaction des
cahiers et à la nomination de leurs députés ». Il s'agissait cette fois des cahiers et des députés pour Versailles.
Poultier notifia ensuite aux trois ordres de se séparer, en vertu de l'article 40 du règlement.
Le Tiers demeura dans l'église des Carmes.
Le clergé délibéra « en la chambre du conseil de l'hôtel commun de Montreuil », ce qui équivaudrait aujourd'hui
à la salle des réunions du conseil municipal à l'Hôtel-de-Ville.
La noblesse se réunit « en la grande chambre de l'hôtel commun de ville » de Montreuil, dans la salle d'honneur
si l'on préfère.
Chaque ordre devait « s'assembler sous la présidence de son chef hiérarchique, nommer un secrétaire,
délibérer a haute voix, dé­cider si le cahier de l'ordre serait rédigé et son député nommé séparément dans son ordre ou
conjointement avec les deux autres, et enfin élire des commissaires pour la rédaction de ses cahiers ».
Avec un ensemble parfait, chaque ordre décida que ses cahiers seraient rédigés et ses députés élus séparément.
Comme commissaires rédacteurs des cahiers, le clergé dési­gna : MM. Nicolas Rollin, curé de Verton, Jean-Baptiste
Havet, curé de Saint-Vallois à Montreuil, Louis-Bernard Playoult, curé d'Ecuires et Charles-Antoine Poultier, curé de
Saint-Jacques à Montreuil.
Les rédacteurs choisis par la noblesse furent : MM. de Torcy, du Tertre et de Bois-Robert.
Le Tiers porta son choix sur : MM. Joseph-François-Nico­las Hacot, conseiller du Roi et lieutenant criminel du
bailliage ; Jean-François-Emmanuel Baillon, bailli de Waben ; Claude-Remy Poultier, avocat ; Louis-François Havet,
négociant et vice-consul d'Espagne. Tous quatre, ils demeuraient à Montreuil. Puis sur : Claude Barré, notaire,
demeurant à Verton ; Jacques Petit, marchand de bois, demeurant à Vron ; Jacques Riquier, fermier, demeurant à
Brimeux. François Monnet, fermier demeurant à Ecuires. Honoré de Villiers, demeurant à Roussent. Josse Macquet,
magasinier, demeurant à Berck-sur-Mer.

Comme le déclara le lieutenant général Poultier, en prenant acte de la désignation de ces commissaires, il
s'agissait pour eux de : « la formation de leurs cahiers, réduction d'iceux (à partir des cahiers déjà rédigés au stade
primaire et déposés dès le 16 mars sur le bureau du bailliage)… pour être par lui délivrés aux députés qui seraient élus
pour les états généraux (de Versailles) ». Puis les séances furent suspendues, et les commissaires de chaque ordre se
mirent au travail. Dès la rédaction complète de ce cahier de doléances, l' assemblée de chaque ordre se réunit afin
d'élire son (ou ses) député pour Versailles.
Les noble furent les plus prompts. Le 20 mars 1789, le se­crétaire de l'ordre de la noblesse « remit au bailliage
le cahier des doléances, plaintes et remontrances ». Signé du président, des commis­saires et du secrétaire de
l'assemblée des nobles, ce document était composé de quinze feuillets. Un procès-verbal déposé en même temps
faisait part de l'élection comme député de l'ordre de la noblesse du bailliage de Montreuil de Jacques-Alexandre-
Antoine de Courteville, comte d'Hodicq, seigneur d'Arry, chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps et armées du
Roi, demeurant à Montreuil-sur-Mer.
Le 23 mars, l'ordre du clergé déposa son cahier contenant sept feuillets ; il fit en même temps connaître son
député élu : Nicolas Rollin, prêtre, curé de la paroisse de Verton.
Le 23 mars aussi, le Tiers Etat remit son cahier de onze feuillets. Il avait élu : Jacques Poultier, lieutenant
général du bailliage de Montreuil et Jacques-François Riquier, fermier à Brimeux.
Chaque ordre donna pouvoir à ses députés « de se transporter à Versailles le 20 avril », et « dans lesdits Etats
Généraux prenant en considération le cahier de chaque ordre, proposer, remontrer, aviser et consentir tout ce qui
pouvait concerner les besoins de l'Etat, la ré­forme des abus, l'établissement d'un ordre fixe et durable dans toutes les
paries de l'administration, la prospérité générale du roy­aume, le bien de tous et chacun des sujets du roy ».
Le 23 mars 1789, à trois heures de l'après-midi, en l'église des Carmes de Montreuil, les députés du clergé et
du Tiers-Etat fi­rent serment de bien et fidèlement remplir leurs commissions.
Puis, on remit à chaque ordre son cahier qui devait être déposé à Versailles. En dépit des dates indiquées
(tantôt le 27, tan­tôt le 20 avril), la procession d 'ouverture des Etats généraux se déroula en fait le 4 mai 1789 ; et la
séance solennelle d'ouverture du 5 mai 1789 est connue de tous.

(d'après G. de Lhomel)


RÉFÉRENCES
- Georges de Lhomel : « Le bailliage royal de Montreuil-sur-Mer & ses principaux officiers (1360-1790) » - Abbeville
- 1903.
- Archives Nationales : B. II1, 92, pp. 66, 67 & suivantes.
- Archives Nationales : B. 111, 92 (assignés aux bailliages).
- Henri Loriquet : « Cahiers de Doléances de 1789 dans le Pas-de­-Calais », 2 vol. in-8. Pour le bailliage de Montreuil
on n'a pas de cahiers de communautés ; seulement ceux pour Versailles.


Extrait des Dossiers Historiques et Archéologiques, 3ème trimestre 1975, p. 3-10. Les Amis du Passé, des sites et de la
Culture, Berck-sur-Mer.

Remis au format texte et en page par Daniel PITON pour le site internet <http://docmontreuil.free.fr/>/